Marisa Kabas, la journaliste indépendante qui fait tout casser
Seule avec son infolettre et ses réseaux sociaux, elle a déjà publié deux scoops sur Donald Trump qui ont laissé les grands médias américains à la traîne.
Est-ce que le journalisme est en crise, ou bien ce sont seulement les médias traditionnels? Ces derniers jours, Marisa Kabas force l’ensemble du monde médiatique à se poser la question. Journaliste indépendante installée seule dans son appartement de New York, elle a pris de court les grands médias américains à deux reprises depuis l’assermentation de Trump.
La suspension des voyages pour les National Institutes of Health, c’est elle. Le gel des aides financières fédérales aussi.
Aujourd’hui, ces mêmes médias viennent lui parler pour comprendre comment elle a réussi.
Je ne répéterai pas ici l’ensemble de l’histoire. Vous pouvez lire ça sur le site du Columbia Journalism Review.
Ou bien les médias abonnés à l’Associated Press.
Ou encore Project Beehiv.
Je veux surligner ici l’importance de ce que son travail démontre. Oui, il est utile d’avoir une équipe pour faire avancer des enquêtes journalistiques. Oui, les salles de nouvelles traditionnelles sont un avantage et offrent un service inestimable à la population. Mais elles ne sont pas aussi essentielles qu’elles l’ont déjà été. Le journalisme peut vivre sous de nouvelles formes.
Vous m’avez déjà entendu parler de la perte de pertinence des sites web de nouvelles. Avec Marisa Kabas, son infolettre The Handbasket et ses réseaux sociaux – elle a d’abord publié l’info sur le gel des aides financières sur Bluesky – on peut voir une mise en pratique de la nouvelle réalité du journalisme.
Et elle n’est pas seule. Partout, des journalistes indépendants développent de nouvelles façons de produire l’information et de rentabiliser leur travail. Ça passe généralement par les abonnements payants (j’en parlerai dans un prochain post). Mais peu importe la méthode choisie, les entreprises médiatiques déjà établies devraient sortir leurs calepins et prendre des notes.